Quels sont les effets du cannabis médical sur le cerveau ?

La consommation du cannabis médical a pris une grande ampleur ces dernières années malgré les nombreuses voix qui s’élèvent contre. Les effets liés à la consommation du cannabis varient d’un individu à un autre. En plus des crises d’angoisse et les problèmes de sommeil, certains fumeurs ont développé des problèmes de pertes de mémoire. Cela a conduit les chercheurs à aboutir après plusieurs années de recherche à une conclusion : le cannabis médical aurait des effets sur le cerveau. Quels sont alors les effets du cannabis sur le cerveau ? Une bonne maîtrise du fonctionnement du cerveau aiderait aussi dans ce sens.

La fin d’une longue controverse

Le cannabis a longtemps été considéré comme étant sans danger pour le bon fonctionnement des neurones et sans aucun risque de troubles mentaux. Cela n’est plus le cas. Deux études ont apporté l’éclairage nécessaire pour sortir de cette controverse.

Une comparaison a été faite entre les cerveaux des personnes fumeuses et celles qui ne fument pas. Il a été constaté au niveau des premiers, une diminution du volume de la matière grise ainsi que des modifications au niveau de la matière blanche. Le cannabis affecte donc réellement le cerveau.

En effet, les récepteurs qui attrapent et attirent les substances psychoactives de cette herbe se situent dans le cerveau. Cela affecte le fonctionnement de plusieurs neurones. La conséquence est que cela peut agir sur la mémoire du consommateur, sa perception du temps, des formes et de l’espace, sa coordination ainsi que son raisonnement et son mouvement. Même des expériences réalisées sur des animaux ont révélé que le cannabis pris sur une longue durée ou à très forte dose pourrait entraîner la destruction des neurones.

Le fonctionnement du cerveau

Le cerveau a pour rôle de traiter les informations qui sont envoyées dans l’organisme avant de les redistribuer. Il fonctionne en quelque sorte comme un ordinateur central ayant le contrôle sur les expériences, la cognition et la mémoire.

Le cerveau humain est tout d’abord composé de trois principales sections que sont le tronc cérébral, le cerveau et le cervelet. La plus grande section est le cerveau. Celle-ci est située au niveau des parties extérieures et responsable pour chaque personne de sa capacité à apprendre de nouvelles choses, à ressentir, à parler, à lire et à marche.

Le cerceau est aussi composé de deux hémisphères, droit et gauche. Ils sont chacun divisés en quatre différents lobes que sont le lobe pariétal, occipital, frontal et temporel. Ils sont chacun dotés de fonctions qui leur permettent de contrôler le raisonnement, la personnalité, la prise de décision et l’odorat pour ne citer que ceux-là.

Le cervelet quant à lui dispose de certaines fonctions primaires liées principalement au mouvement. Il contrôle alors l’équilibre interne, le contrôle musculaire, le maintien d’une bonne posture et l’équilibre.

Pour finir, il y a le tronc cérébral situé au niveau de la partie inférieure avec pour principal rôle de connecter la moelle épinière au cerveau. Certaines fonctions basiques comme la pression sanguine, la respiration et le mouvement oculaire sont également sous son contrôle. Un dysfonctionnement du cerveau dû à la consommation du CBD peut donc être désastreux sur toutes ces fonctions.

Les effets visibles du cannabis médical sur le cerveau

Généralement associée à la réduction de la matière grise, sa consommation modifie également le câblage des neurones. Il faudra maintenant savoir si l’effet est transitoire ou pas.

Le câblage renforcé

Les études d’un groupe de chercheur à Dallas sur le volume de la matière grise sur près de cent personnes ont révélé des éléments surprenants. Chez les consommateurs de cannabis, il a été constaté que le volume de la matière grise présente dans le cortex orbitofrontal a diminué. Par contre, le câblage de neurone s’est révélé plus costaud auprès des fumeurs.

Comment expliquer un tel phénomène ? En réalité, à cause de la détérioration partielle des neurones d’une personne fumeuse, son cerveau a dû commencer par renforcer son câblage. Il s’agit d’un mécanisme de compensation qui finira par s’épuiser avec le temps si la personne n’arrête pas de fumer. Par conséquent, le cerveau d’un consommateur de cannabis se dégrade.

La rétractation

Une autre étude plus récente apporte un peu plus de précision sur les éléments découverts par le groupe de chercheur de Dallas. Celle-ci est l’œuvre d’une équipe de chercheur du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Selon cette étude, le THC, une substance très active du cannabis, se fixe sur les cellules réceptrices du cerveau. Cela déclenche un mécanisme qui façonne aussi bien l’évolution et la morphologie des cellules nerveuses.

Certaines recherches avaient déjà fait découvrir l’existence dans le cerveau d’une substance capable de se fixer aux mêmes récepteurs que le THC. Il s’agit de l’endocannabinoïde. Dans le but d’avoir une idée précise sur les mécanismes déclenchés par cette substance, ils ont alors décidé de les tester sur des neurones cultivés.

Les résultats de cette expérience ont montré que les endocannabinoïdes obligent les neurones à rétrécir leurs prolongements (l’axone comme les dendrites). Au niveau du cerveau, le processus serait moins prononcé, surtout avec la présence des endocannabinoïdes. Toutefois, cela n’empêche pas de conclure que le cannabis agit dans le sens de perturber la connectivité des neurones du fumeur.

Les risques du cannabis médical sur la santé mentale

La connaissance des impacts du cannabis sur la santé reste jusqu’à aujourd’hui en évolution constante. Tous les consommateurs du cannabis ne subissent pas les mêmes effets. Cela rend la tâche difficile au moment de leur identification. Concernant la santé mentale, quelques symptômes présents chez certains fumeurs de cannabis permettent d’identifier les risques qui y sont liés.

Les symptômes dépressifs

Tout individu qui consomme régulièrement du cannabis peut développer un manque d’intérêt pour certaines activités comme les loisirs, les études, le travail, etc. Il peut aussi développer certains symptômes dépressifs comme :

  • La fatigue
  • L’irritabilité
  • La grande tristesse
  • Le sentiment d’être dévalorisé.

Certaines personnes souffrantes de dépression ont parfois tendance à prendre du cannabis pour se soulager. Cependant, jusqu’à ce jour, aucune étude scientifique n’a encore prouvé que la dépression pouvait être guérie par le cannabis. Il n’est alors pas conseillé d’en prendre au risque d’aggraver la situation.

Les symptômes psychotiques

La consommation régulière et abusive du cannabis médical peut amener une personne à développer des symptômes psychotiques comme les hallucinations associées à des perceptions tactiles, auditives ou visuelles erronées et les idées paranoïdes qui détachent de la réalité.

Les experts affirment que l’utilisation du cannabis n’entraîne pas forcément la naissance de trouble psychotique chez tous les consommateurs. Cependant, il est possible que cela en soit la cause chez certains.

L’anxiété

Certaines études ont révélé que les consommateurs réguliers de cannabis ressentent très souvent des symptômes d’anxiétés plus que les non-consommateurs. Il est par contre difficile de dire à l’avance si la consommation du cannabis aura un impact sur leur niveau d’anxiété. Il est également possible pour certains d’avoir des crises de panique après avoir consommé du cannabis. Les risques varient ainsi d’une personne à une autre.