Est-ce légal de voyager avec du cannabis ?

Utilisé un peu partout dans le monde, le cannabidiol, ou tout simplement le CBD, est surtout connu pour ses propriétés analgésiques. Il est également utilisé pour son efficacité contre le stress, l’anxiété et l’insomnie. Compte tenu des nombreuses vertus du CBD, il a été légalisé en France et dans plusieurs autres pays. Néanmoins, certaines questions sont toujours au cœur du débat. Est-il possible de voyager avec des fleurs, de la résine ou de l’huile de CBD ? Est-il possible de dépasser les frontières, peu importe le moyen de transport utilisé, sans craindre les forces de l’ordre des autres pays ? Découvrez ci-dessous les réponses à ses interrogations.

Le CBD est-il légal dans le pays où vous vous rendez ?

Beaucoup de personnes n’arrivent vraiment pas à faire une distinction entre le CBD et le THC. Ce sont deux substances qui sont extraites du cannabis. Le rapprochement entre ces deux substances est si difficile que cela porte également confusion au niveau des réglementations. Même si ces deux substances tirent leur origine de la même plante, la loi qui les régit n’est pas la même.

Pour ce qui est de la consommation, celle du CBD est autorisée dans certains pays étant donné qu’il ne présente aucun effet psychotrope comme le THC. Toutefois, cette consommation n’est autorisée que sous réserve de certaines conditions. C’est le cas dans la majorité des pays européens qui ont autorisé sa consommation. Il s’agit en l'occurrence de la France, la Suisse, l’Espagne, la Russie ou encore du Luxembourg.

Au Canada également, la consommation du CBD est autorisée sous certaines conditions. Par contre, pour ce qui est des États-Unis, le cadre réglementaire concernant cette substance dépend de chaque État. Si l’on descend dans le sud de l’Amérique, la consommation du CBD est bien autorisée dans seulement deux pays ; à savoir l’Uruguay et la Jamaïque. Pour ceux qui se rendent en Afrique, sachez que seule l’Afrique du Sud autorise la consommation du CBD.

Quelle loi qui régit le CBD en France et en Europe ?

Avant de passer les frontières du pays de destination avec du CBD dans son sac de voyage, il est important de se renseigner sur la loi qui encadre ce dernier. En effet, la loi qui encadre la consommation du CBD varie en fonction de chaque pays.

En France

Toutes les drogues, y compris le cannabis, qui ont pour titre « stupéfiants » sont interdites sur le territoire français. Cependant, certaines d’entre elles sont autorisées. Il s’agit des produits contenant un taux de THC inférieur à 0,2 %. Il est même possible d'en vendre sur le territoire français.

En Europe

Même si, dans certains pays d’Europe, il existe un cadre réglementaire qui régit la vente et la consommation du CBD, ce n’est pas le cas de la plupart des pays du vieux contient. Pour ceux qui ont pensé à un cadre réglementaire, l’utilisation se limite aux produits avec un pourcentage de THC inférieur à 0,2 % et 0,3 %.

Quelle est la loi qui régit le CBD hors de l'Europe ?

Étant donné qu’il est difficile de retracer les origines d’un produit spécifique, ainsi que le niveau de THC, il est normal de constater une réticence de légalisation dans certains pays.

En Amérique latine

La consommation du cannabis est autorisée au Mexique, au Pérou, au Chili, en Colombie et en Argentine s'il est utilisé à des fins thérapeutiques. En Uruguay, par contre, il est possible de produire le cannabis, de le distribuer et de le consommer. En ce qui concerne l’huile de CBD, seuls la Jamaïque et l’Uruguay l’autorisent.

Aux États-Unis

Mis à part la consommation réactive autorisée dans certains États, la culture, l’utilisation et la consommation du cannabis sont explicitement interdites. Toutefois, il existe une réglementation qui autorise la CBD ou la DEA (Drug Enforcement Administration) si ces dernières ont une teneur inférieure à 0,3 % en THC.

Au Canada

L’État canadien autorise que le cannabis soit cultivé sur le territoire, ainsi que sa consommation. Cette autorisation date du 17 octobre 2018. Cependant, la consommation doit être récréative à raison de 4 plants au maximum. Un citoyen lambda a également le droit de détenir jusqu’à 30 g de cannabis.

Précisons que le CBD est autorisé sous toutes ses formes au Canada. Vous n'avez plus besoin d'en importer, puisqu’il est possible de s’en procurer directement au Canada. Il suffit de se rendre dans une boutique proposant ce type de produit ou d’acheter en ligne.

En Afrique

Sur tout le continent africain, seule l’Afrique du Sud a légalisé la consommation du CBD. Le Zimbabwe et le Lesotho autorisent le cannabis quand il est utilisé à des fins thérapeutiques.

En Asie

Pour l’heure, aucun pays du continent asiatique n’a prévu une réglementation pour l’utilisation du cannabis. Cependant, une autorisation pour une utilisation exclusivement thérapeutique du CBD se précise en Malaisie et en Thaïlande. En ce qui concerne le cannabis, seuls trois pays autorisent son utilisation, seulement à des fins thérapeutiques. Il s’agit notamment de la Corée du Sud, du Sri Lanka et de la Thaïlande.

En Océanie

Uniquement pour un usage thérapeutique, il est possible d’utiliser le cannabis en Nouvelle-Zélande et en Australie.

Que dit la loi à propos du transport du CBD ?

Pour ce qui est des réglementations concernant le transport de CBD, il est important pour les voyageurs d’être particulièrement attentifs. En effet, ces réglementations varient non seulement en fonction du pays d’entrée, mais aussi en fonction du moyen de transport utilisé. Pour ceux voyageant en avion, le contrôle est beaucoup plus strict.

Afin d’éviter de tomber sous le coup de la loi, il est préférable pour le voyageur de mieux se renseigner avant de décider ou non de garder sur lui du cannabis. Pour être bien informé, il vaut mieux s'adresser à la douane, aux compagnies aériennes ou à l’ambassade du pays qu'on compte visiter.

Cependant, si le cannabis ou le CBD transporté est pour une utilisation médicale, il est possible de le faire entrer sur le territoire du pays visité. Il faudra toutefois présenter le certificat médical autorisant cette utilisation afin de faciliter les procédures d’entrée. La procédure est tout autre chose pour le déplacement du cannabis ou du CBD dans l’un des 26 pays membres de Shengen.

Faire entrer du cannabis ou du CBD dans l'un de ces pays nécessite une déclaration. Une fois délivrée, elle est valable pour seulement 30 jours. Précisons qu’elle doit être signée par un professionnel de la santé pour qu'elle soit valide.

Toujours pour les voyageurs par avion, il y a une quantité imposée pour les liquides, et elle est de 100 ml. L’huile de CBD transportée avec les bagages à main est le liquide concerné par cette réglementation. Le contrôle des voyageurs en train ou en voiture n’est pas aussi strict, et il est peu fréquent.

Que retenir ?

Voyager en toute sérénité et en toute sécurité avec du cannabis ou du CBD nécessite une bonne connaissance des réglementations en vigueur dans le pays d’accueil. En Europe et au Canada par exemple, le voyageur ne risque rien avec du cannabis ou du CBD dans ses bagages. Il faut, néanmoins, que le produit soit scellé et accompagné de la facture d’origine.

Il doit y avoir la mention indiquant que la quantité de THC dans le produit est inférieure à 0,2 %. Faites toutefois attention, si c’est une simple escale que prévoit faire le voyageur au Canada ou en Europe, il est possible qu’il soit considéré comme hors la loi. Les lois et réglementations sur le CBD et le THC changent fréquemment.

Se renseigner chaque fois en prenant le soin d’effectuer des recherches détaillées est la meilleure solution. Le risque de se faire arrêter en Afrique, en Océanie, en Asie, aux États-Unis ou en Amérique du Sud pour possession de stupéfiant est élevé. La raison de ce risque encouru est toute simple : il y a un manque de traçabilité et d’identification du produit dans beaucoup de pays.

La manière la plus sûre pour éviter toute sanction légale est la suivante : il faut savoir si le CBD ou le cannabis est bien autorisé dans le pays d’entrée ou pas. En fait, il faut se renseigner. Pour ce faire, il faut se rapprocher de l’ambassade, ou soumettre la question par écrit. Afin de prouver sa bonne foi, il faut se munir d’un document attestant de ses droits de possession du produit en question. Éviter la possession de ces produits quand on veut monter dans un avion est aussi conseillé, et ce, même si la teneur en THC est inférieure à 0,2 %.